LES HAUT-PARLEURS – LA LIBRE BELGIQUE
Amplificateur numérique
Equipée d’un masque à gaz, Caroline se balade à vélo dans les rues de Bruxelles pour moquer la manière dont la qualité de l’air est évaluée. Xuman rappe au Sénégal pour dénoncer la construction de centrales à charbon. Aguerris à la technologie, une cinquantaine de jeunes francophones se filment avec leur caméra, leur tablette, leur téléphone portable pour raconter en 3 minutes ce qui se passe chez eux, autour d’eux. Le ton est léger, subjectif.
Une forme de maladresse liée à la jeunesse, voire à l’inexpérience, apporte une touche de fraicheur à leurs reportages diffusés sur YouTube et TV5 Monde, sous le titre « Les Haut-Parleurs ».
Coproducteur de ce projet initié par Fablabchannel, TV5 Monde a acquis les droits de diffusion pour l’antenne et le web de ce qui est présenté comme » la 1re chaîne de jeunes francophones partout dans le monde », le 24 novembre dernier.
Des jeunes, un réseau
« Nous avons coopté une cinquantaine de jeunes via notreréseau, via des écoles de journalisme, de cinéma, via nos partenaires Erasmus et l’Institut français. Nous leur avons demandé de parler de ce qui se passe chez eux, autour d’eux, de raconter des histoires liées à des enjeux de société, en 3 minutes. Nous leur avons recommandé d’incarner leurs reportages avec un ton que la plupart des journalistes n’adoptent pas. Nous leur avons prescrit d’y mettre leur personnalité, de donner leur point de vue , explique Claire Leproust Maroko, présidente de Fablabchannel. On ne valide pas tout, mais au moment du visionnage, on pointe les insuffisances. Ils doivent citer leur source et nous communiquer des liens vers des articles de journaux afin d’approfondir le sujet identifié. Pas besoin nécessairement d’être journaliste pour réaliser ces sujets. Il suffit de savoir raconter des histoires. Pas de limite d’âge non plus, mais disons que jusqu’à 35 ans, on est jeune ! «
Chaque trimestre, un thème différent sera abordé. Première salve sur l’environnement, Cop 21 oblige. Les prochains reportages seront consacrés à la drogue et aux religions. En début d’année, deux sujets réalisés par deux jeunes femmes belges sont programmés. Le 18 janvier, Adèle Dachy traite de la bière écologique en Belgique. En février, Alice Dulczewski s’intéresse aux lobbies environnementaux à Bruxelles.
Les Haut-Parleurs sauront-ils séduire le jeune public visé ? Cela reste à confirmer. En l’état, ils représentent déjà une vitrine institutionnelle pour des jeunes qui cherchent à se faire remarquer, dans le métier. Pour deux jours de travail, ils sont rémunérés autour de 250 euros bruts payés sous forme de pige et 350 euros quand ils se sont constitués en société de production.