MARSEILLE, DES LARMES AU COMBAT – 52′ – FRANCETV
Documentaire DE 52′ produit par FABLABCHANNEL avec FRANCETV, TITA PRODUCTIONS, LE CNC, LA REGION SUD, PUBLIC SENAT ET ALJAZEERA DOCUMENTARY CHANNEL – Diffusé le 26 septembre sur France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur dans la case documentaire “la France en vrai” et en replay sur france.tv
Sous ses traits juvéniles, Amine, à seulement 20 ans, cache les ambitions d’un grand. Amputé d’un grand-frère tué sur fond de trafic de drogue, c’est à lui qu’il s’adresse dans le film pour lui raconter son difficile combat.
Devenu le porte-voix des familles meurtries par cette violence qui consume Marseille et ses cités du Nord, il a créé l’association Conscience, un lieu d’écoute et de réconfort pour des mères endeuillées. Démunies face à ce fléau, elles veulent comprendre comment leurs enfants sont tombés dans le trafic ? Comment l’Etat peut les protéger ? Amine veut faire de la politique, seul moyen pour lui de faire avancer ses revendications : le retour de la police de proximité, l’éducation et l’emploi des jeunes, enfin, le débat sur la légalisation. Mais son ambition n’est pas vue d’un bon œil et crée des dissensions.
Ne pas oublier son frère, ne pas oublier tous ceux qui sont des victimes du trafic de drogue à Marseille et ailleurs, voilà sa raison de se battre.
En 2023, prés de 50 personnes auront été tuées par balle à Marseille.
Note de la réalisatrice : En 2023, la guerre de la drogue a tué quarante-neuf personnes à Marseille – dont la quasi-totalité par balles. Soit près d’un mort par semaine. Mais lire les décomptes dans la presse ne suffit pas à saisir l’ampleur des dégâts causés par le trafic de stupéfiants. Les impacts des balles ne se limitent pas aux corps des victimes ; elles transpercent les âmes, ébranlent les chairs, saccagent les vies des familles qui n’imaginent pas à avoir enterrer leur fils, parfois encore mineurs. C’est à elles que j’ai souhaité consacrer ce film. Elles qui demeurent fragiles face à un destin qui leur impose la force, ces femmes et ces hommes qui, dans la douleur, ne sont plus que “courage”. Amine Kessaci en fait partie, tout comme les mamans qu’il accueille dans son association « Conscience ».
Et lorsqu’on n’y est pas occupé à remplir des demandes de relogement, on y partage un repas pour parler de ses peines et de ses combats. On y essuie des larmes. On y danse sur le rythme d’une darbouka enflammée par des youyous qui libèrent. On se partage des récits qui forgent. On y prépare les grandes batailles de demain et les petites solidarités de l’après.
Raconter leur histoire, c’est dire le chaos social et politique dans lequel sont plongés les quartiers populaires de Marseille depuis l’après- guerre. Déconstruire les idées préconçues qui les condamnent. Offrir une mémoire à ces corps anonymes qui n’existent plus que dans les discussions des coins d’immeubles, dans la rubrique des faits-divers, ou à travers les larmes de celles et ceux qui les pleurent.
C’est faire renaître un espoir où on ne l’attend plus.